mardi 28 février 2012

Turin - Milan

En revenant du Maroc, il me restait une autre semaine avant de recommencer les cours. Je n'allais certainement pas rester au Bourget-Du-Lac où il y a rien à faire. Marco, lui, était en camp de vélo dans le sud de la France. Plus précisément à La-Londe-Les-Maures, près de Toulon et Marseille. Moi, je cherchais une destination se faisant bien en train, donc pas trop loin. Je suis donc parti à Milan avec une escale à Turin. Juste le temps de faire un tour de ville et de repartir pour la capitale de la mode.

Ce qui fait la beauté de Turin, c'est définitivement le fait qu'on ne perd jamais les Alpes de vue.





 La première soirée en arrivant à Milan


Le première journée, j'ai marché beaucoup et j'ai irrité la blessure que j'avais déjà au tendon d'Achille. Le fait que mes bottes de marche soient vieilles et complètement fini n'a surement pas aidé. Le lendemain, j'ai fait trois pas et la douleur est revenu automatiquement. Je ne pouvais plus avancer. Je n'allais certainement pas passer les trois jours restants à ne pas être capable de marcher. Je suis donc rentré dans une boutique de sport/plein air et je me suis acheté des bottes de marche «Made in Italy». Je vais pouvoir dire que je me suis acheté une paire de soulier à Milan. Le gros challenge a été de communiquer avec la vendeuse qui le semblait pas vouloir trop céder sur le fait qu'elle ne parlait pas anglais. Je me suis donc débrouillé en italien, soit en parlant avec les mains et quelques mots français déformés auxquels j'ajoutais des «a» à la fin.

J'avais beau avoir des nouvelles bottes aux pieds, l'irritation restait. La solution est venue à moi d'elle seule. Milan a un service du style des Bixi à Montréal, c'est d'ailleurs là que Montréal a puisé l'idée. Ils s'appellent Bikemi et m'ont coûté 5 euros par jour pour l'utilisation très fréquente que j'en ai fait. D'ailleurs, c'est grâce à cela que j'ai pu voir autant de choses.

L'attraction principale de Milan est certainement, outre les magasins, la Duomo, une des plus grandes cathédrales d'Europe. Il s'agit toutefois de la plus grande de style gothique.

À l'intérieur, on retrouve de grandes peintures illustrant tous les symboles catholiques possibles. Cependant, ce qui m'a le plus marqué est les corps d'anciens cardinaux et papes qui sont à la vue de tous. On reconnaît que ce sont de réels cadavres par la base du crâne que l'on peut voir, mais surtout les mains.

Une partie des vitraux de la Duomo, il y en avait 3 fresques d'environ 
6-7 mètres de large par 20 mètres de haut.


Pour 6 euros, on vous laisse monter sur le toit de la Duomo. C'est très impressionnant, car c'est le bâtiment le plus haut du centre historique. On voit donc toute la ville. De plus, il fait très chaud là-haut, surtout en cette journée où le mercure atteint presque 25°C. J'en ai profité pour m'étendre un peu et je me suis même surpris à m'endormir.





Je ne pouvais pas aller à Milan sans passer par le Stade San Siro, résidence de l'A.C Milan et de l'Inter Milan. Le stade est situé à environ 5 km à l'extérieur de la ville. J'ai donc pris un Bikemi et je m'y suis rendu en une trentaine de minutes





La place de la Duomo s'illumine la nuit, mais l'action continue. Les vendeux du Maroc m'ont suivi jusque-là. Des bracelets en cuir, mais aussi, ce qu'ils n'avaient pas au Maroc, des roses. 


Troisième jour, je me dis que ce serait le temps d'aller voir les fameuses boutiques de Milan. Première chose qui attire mon regard est la foule qui se masse devant un certain magasin. C'était la boutique officiel d'une des équipe de soccer de Milan, l'A.C Milan. Il faut dire que c'est jour de match ici. Je finis par entrer et c'était réellement la guerre, le magasin était rempli. On peut voir sur la première image, un aperçu des allures de la boutique après que la masse ce soit calmé un peu. Il y avait trois étages et il était possible de se procurer n'importe quoi de couleur rouge et noir. J'en suis donc ressorti avec un écharpe aux couleur de l'équipe vedette, mais sans manquer la chance de me faire photographier à côté du fameux mur où, sous le signe de l'équipe, tous les joueurs des dernières années ont laissé leur signature.


En fin de journée, visite du château de Milan


La nouvelle ville

Pour tous ceux qui pensent que Milan est gros. 
Voici les seuls bâtiments à plus de 10 étages. Ils sont encore tous en construction.









Voiture populaire de Milan. 
Vous avez le droit de la stationner dans les places réservées aux motos.








mercredi 22 février 2012

Le Maroc

Écrit par Léandre

Voici un résumé de notre semaine au Maroc qui pourra intéresser tous ceux qui désire peut-être y aller un jour. Ça pourrait aussi vous donner le goût. Voici donc comment s'est déroulée notre semaine et comment nous l'avons vécu.

Nous partions 8 jours, soit du samedi au dimanche. Donc, départ de Lyon prévu à 21h30 pour un vol de trois heures en direction de Marrakech. Cependant, notre vol a été retardé de deux heures parce qu'il était parti en retard de Marrakech plus tôt dans la journée. Cela a donné l'occasion à Marco de s'acheter et de lire son guide Michelin. Il faut dire que je m'étais acheté un livre du même style à Québec avant de partir pour la France et que je l'ai oublié sur mon bureau avant de partir pour l'aéroport quand nous sommes partis avec hâte afin d'attraper notre autobus. 


Le vol a été tranquille, Marco a dormit tout au long du vol, même lors de l'atterrissage. Un problème existait par contre, il était rendu 2h00 du matin et nous devions nous rendre en plein centre-ville de Marrakech et trouver notre auberge de jeunesse. Heureusement, j'avais écrit un courriel au responsable de l'auberge pour qu'il nous envoie un taxi. Un prix fixe un peu élevé (15 euros), mais nous étions bien contents d'avoir quelqu'un qui nous attendait et surtout qui connaissait l'endroit exact de notre auberge. Il est connu qu'à Marrakech, il peut être très difficile de trouver une adresse dans les rues croches et où aucun nom de rue n'est affiché. Imaginez à 2h00 du matin.

Le plus drôle dans tout cela est que notre chauffeur de taxi a pris le temps de venir nous reconduire tranquillement à la voiture, a mis nos sacs dans le coffre et nous a invité à nous asseoir dans la voiture. Il nous a ensuite indiqué qu'il allait aller jaser un peu avec sa femme qui se trouvait dans l'aéroport. Nous l'avons donc attendu patiemment dans sa voiture avec comme seul point de vue, l'architecture de l'aéroport Menara-Marrakech qui, disons le, sort de l'ordinaire.


On peut voir qui venait à peine de se réveiller.

Nous sommes donc arrivés vers 2h30 du matin à l'auberge, réveillant ainsi le responsable. L'accueil fût tout de même excellent et nous avons bien dormi. Le seul hic est que je me suis fait réveiller à 5h30 du matin par un appel à la prière qui retentissait dans les haut-parleurs de la mosquée voisine. En effet, dans toutes les villes des pays musulmans, les mosquées, très présentes, sont équipées de gros haut-parleurs qui, cinq fois par jour, envoient des prières en arabe. Ce fût donc mon premier réveil au Maroc. Marco, pour sa part, ne s'en est jamais aperçu.

Après un bon déjeuner fourni par notre auberge, nous étions prêts à affronter la ville supposément folle qu'est Marrakech. Nous sommes donc partis en bons touristes sur la Place Djama El Fna, inscrite au patrimoine de l'UNESCO. Sur cette place, il y a de nombreux petits kiosques, mais aussi des petits spectacles et surtout, des dompteurs de serpents. Dès nos premiers pas, on se fait aborder par un homme qui nous parle d'une agence de voyage. Il nous invite donc à le suivre pour nous montrer ce qu'ils offrent. Rendus dans les bureaux de l'agence, il nous expose leurs excursions : deux ou trois jours. Nous avons réussi à sortir des bureaux en leur promettant de revenir plus tard en journée afin de nous laisser le temps d'en discuter.

Nous sommes donc partis dans les souks, qui sont des ruelles où des magasins se côtoient des deux côtés des allées parfois minuscules. Les ruelles sont semi-couvertes, on ne voit donc pas le ciel, mais le soleil réussi à entrer facilement (l'eau aussi). Les ruelles se croisent dans tous les sens, c'est un vrai labyrinthe. Nous étions avertis, dans ces «boutiques», il faut tout négocier, car souvent les prix demandés en premier son approximativement le double de ce qu'ils devraient être en réalité. Après quelques achats, je ne crois pas que nous ayons toujours faits de bonnes affaires, mais après coup, je pense que l'important n'était pas d'en ressortir gagnant, mais d'y avoir participé. Nous avons d'ailleurs pris du thé avec certains marchands et avons même eu des discussions fortes intéressantes qui sortaient du cadre de nos achats. Si j'avais un seul conseil à donner à ceux qui voudront tenter l'expérience est de ne pas acheter la première journée si vous êtes là pour plusieurs jours. Prendre le temps de s'habituer aux façons de faire est beaucoup plus judicieux.

En continuant notre chemin sur la Place Djama El Fna, des hommes avec des serpents dans les mains se sont approchés en courant afin de nous les faire toucher et prendre des photos pour récolter de l'argent. Leur approche est très agressive. Après deux secondes, ils tentent de te mettre leur serpent autour du cou. Pour ceux qui connaissent mon amour pour ce type de bibittes là, j'ai fortement résisté en expliquant au gars que je ne voulais rien savoir. Ils ont cependant réussi à avoir Marco de qui je me suis empressé de prendre une photo, car selon son ton de voix quand il m'a dit: «Tu l'as pris la photo là?», il n'avait pas l'air d'apprécier plus que moi. Ce que j'avais oublié c'est que les dompteurs de serpents étaient trois et tenaient vraiment à sortir le plus d'argent de nous. Ils se foutent bien de la volonté des gens qui passent, leur politique est : Tu as le serpent autour du cou, tu payes. Ils ont donc profité du fait que j'étais concentré à prendre une photo de Marco pour me lancer un serpent autour du coup. Et oui, je me suis retrouvé avec un serpent qui bougeait dans mon cou. Pas besoin de vous dire que le serpent s'est ramassé à terre assez vite. Je vous rassure, malgré son insistance, il n'a pas fait grand argent avec nous.


Après cet évènement un peu perturbant, nous nous sommes éloignés de la Place Djama El Fna pour aller visiter les environs, dont le Palais Bahia, ancienne résidence qui n'est maintenant plus habitée et qui est intéressante surtout pour les nombreux jardins à l'extérieur et dans le palais. Il faut dire qu'au Maroc, même si vous êtes dans une maison, c'est comme si vous étiez dehors, les portes sont rares.





Juste avant d'entrer au palais, Marco est allé s'acheter un tapis chez un petit marchant très sympathique. Il faut dire que l'on choisit les magasins et boutiques dans lesquelles on entre. Il y a tellement de gens qui te crient après quand tu passes dans la rue et qui te bloquent le chemin pour te forcer à rentrer dans leur magasin que quand nous ne nous faisions pas accoster, nous arrêtions pour regarder afin de profiter de ce moment de tranquillité. Le marchand de tapis venait donc de faire une vente de 8500 DH (dirhams marocains), soit environ 800 euros ou 1000 $ CAD, à un couple d'écossais. Il nous a montré fièrement la facture en plus de nous expliquer ce qu'il fallait regarder quand on magasine pour un tapis. Il a sorti plusieurs modèles et a fini par saisir les goûts de Marco. Il était tellement heureux de sa dernière vente qu'il baissait et baissait encore ses prix.

La prochaine étape de notre parcours était alors de retourner à l'agence de voyage pour confirmer notre excursion de trois jours comprenant: passage dans l'Atlas, chaîne de montagne marocaine, un arrêt à Ouarzazate, un passage dans la vallée du Dadès, une nuit dans un hôtel, une nuit dans le Sahara et deux promenades de deux heures sur des dromadaires. En plus de tout ça, tous les déjeuners et les soupers sont fournis. Il y a donc seulement les dîners à payer en surplus. Nous réussissons donc à avoir tout cela pour 850 DH chaque, soit 100$ CAD. L'agente de voyage nous demande de ne pas dire aux autres qui seront du voyage le prix que nous avons payé. Je me suis évidemment dit que ce n'était qu'une stratégie marketing, mais après vérification auprès des autres (parce que oui, pendant le voyage, j'ai demandé aux autres combien ils avaient payé), nous étions ceux qui avaient payé le moins cher à une dizaine de dollars canadiens près. C'est pas grand chose, mais on a tellement toujours l'impression de se faire avoir partout qu'on finit par être très méfiant.

En après-midi, nous sommes allés manger sur une terrasse que nous avons trouvée par hasard. En regardant le menu à l'extérieur, un jeune garçon d'une douzaine d'année est venu nous voir pour nous faire monter (car la terrasse était sur le toit). Le couscous y était excellent. En redescendant, le petit garçon nous attendait avec la main tendu pour le service rendu, soit de l'avoir suivi pour monter deux escaliers. Bon, on lui donne un petit quelque chose, mais il n'est pas satisfait. Il a ses amis avec lui et même si on accélère le pas, quelques-uns nous suivent. Notre empressement nous a amené à ne plus trop regarder où l'on allait, allant même jusqu'à ce faire dire par des passants: «C'est fermé par-là», qui veut dire dans leur langage: «Tu n'es pas à ta place». Mais nous avons encore un poursuivant donc on continue jusqu'à sortir de la médina. La médina est ce qu'on pourrait appeler la «vieille ville». Elle est entourée de grands murs qui servent de fortifications. Une fois la carte sortie et le chemin de retour, qui ne pouvait pas être le même qu'à l'aller, a été trouvé, nous sommes retourné à l'auberge. Une bonne marche d'une heure trente minutes environ.


La porte d'entrée de l'auberge est si petite que l'on est forcé de se pencher pour y entrer.



Assis dans l'auberge, le calme. On se regarde et on a même pas le goût de retourner à l'extérieur pour aller souper. Bien honnêtement, à ce moment, je me suis dit que la semaine allait être longue. Marrakech est si stressant. Impossible de se déplacer sans se faire harceler, impossible de regarder un menu extérieur d'un restaurant sans que son voisin vienne nous tirer par le bras pour qu'on le choisisse lui, impossible d'acheter quoi que ce soit sans avoir l'impression de se faire avoir, impossible de demander de l'aide à quelqu'un (trouver une rue, un monument, etc.) sans devoir payer et ils ne sont jamais content du montant donné de toute façon. C'était pour moi un choc culturel. Et à voir l'air de Marco, je crois que l'on était dans le même état d'esprit. Heureusement, on quittait la ville le lendemain matin à 7h00 pour trois jours.


L'excursion de trois jours

Les voyages organisés par les différentes agences de voyages sont tous les mêmes. Ils sont tellement pareils que l'on arrête aux mêmes endroits pour prendre des photos, manger et dormir, les trois activités récurrentes de l'excursion. Nous sommes tout de même séparer dans les voitures selon les agences. Tout est très réglementé depuis quelques années au Maroc. Un guide ou une agence doit être accrédité. Au nombre de contrôles routiers lors desquels notre chauffeur a dû montrer ses cartes et les enregistrements du véhicule «douze passagers» dans lequel nous étions, je n'ai pas de difficultés à croire que les règles sont respectées et qu'il n'y a pas de danger à voyager avec ces compagnies.

La beauté de ce genre de groupe est qu'il est composé de gens provenant de partout dans le monde. Pour notre part, il y avait, en partant de la gauche sur la photo, une japonaise, notre chauffeur, Marco, Dany (France), Claudio (Italie), Fernando et Marisa (un couple d'ingénieurs pétroliers argentins) et moi.



Dans la première partie du voyage, les paysages magnifiques s'enchaînent. Ils sont magnifiques pour leur beauté, mais surtout pour leur différence à tout ce que je connais. Les montagnes de roches passent du brun au rouge et se mélange avec les teintes de vert des arbres.

Puis, on arrive dans l'Atlas, chaîne de montagne traversant une longue partie de l'Afrique du Nord. 
On passe d'ailleurs par le col le plus élevé du Maroc. Le Tizi-n-Tichka atteint 2500 mètres d'altitude.

Au fond, on observe le plus haut sommet du Maroc, 4000 mètres d'altitude. Il est enneigé toute l'année et contient même une station de ski. À l'avant plan, on voit de quoi la route avait l'air. Une infinité de virages subséquents. Selon le Guide Michelin, on compte 803 virages en épingle entre Marrakech et Ouarzazate, soit sur environ 200 km. Il ne faut pas avoir de maux de coeur en voiture.



Ouarzazate, surnommé Hollywood du désert, est l'endroit de prédilection où les grandes productions tournent les scènes de leurs films se déroulant dans le désert. Les films les plus connus ayant été tournés à Ouarzazate sont, entre autres, Ali Baba et les quarante voleurs, La momie, Gladiateur et Astérix et Obélix - Mission Cléopâtre.


En route, on arrête à plusieurs endroits plus beaux les uns que les autres. 
Derrière moi, sur la photo ci-dessous le village d'Aït-ben-Haddou, inscrit au patrimoine de l'UNESCO. 
Il s'agit d'un village construit dans la pente d'une colline.


Les gorges du Dadès ou... ce que peut faire l'érosion




Un arrêt dans une commune autosuffisante nous permet ensuite de rencontrer des gens qui, dans leur communauté, fonctionnent sans argent. Le troc est le seul moyen de survit. La plupart ont des grands jardins, les autres sont bergers. Quoi qu'il en soit, ils sont dispensés de taxes et d'impôts. En hiver, des nomades berbères viennent s'installer dans des anciennes kasbahs (maison) tout près du village ce qui leur permet de troquer avec d'autres communautés. Les berbères nous ont d'ailleurs accueilli chez eux et nous ont expliqué la fabrication des tapis. J'en ai profité pour m'en procurer un.


La première nuit se déroule dans un hôtel. La chambre était comprise dans le prix, mais ce que l'on ne savait pas, c'est que le chauffage lui, ne l'était pas. Et pour être certain qu'on l'achète, ils ouvraient toutes les portes possibles pour qu'il y ait du vent dans l'hôtel. Pas moyen de fermer les portes, ils repassaient derrière nous pour les rouvrir. En fait, ce n'était pas tant le froid que l'humidité qui était pire. Pour illustré mon point, j'ai pris une douche le soir (environ 2-3 minutes d'eau chaude, juste assez pour faire embuer le miroir de la salle de bain) et en me levant le lendemain matin, la buée était toujours présente dans la salle de bain.

Le programme de la deuxième journée d'excursion culminait avec une promenade de deux heures en dromadaires pendant le coucher du soleil.









Nous nous sommes donc retrouvés dans un camp nomade berbère avec comme seul activité, l'ascension d'une immense dune de sable. Pour ceux qui pensent qu'il est facile de grimper une dune, je vous assure que vous avez tort. Marco et moi sommes les deux seuls de notre petit groupe à s'être rendus jusqu'en haut. Là où, la nuit pousse un vent sec, mais empli de sable. Difficile de reprendre son souffle dans ces conditions. En fait, on reprend plus de sable que de souffle.

Si la montée était pénible, elle valait pleinement la descente. Le sable étant tellement amortissant qu'un bond de 2 mètres vers l'avant se transformant en 5-6 mètres vertical n'était même pas difficile pour le corps. En 15-20 secondes, nous avions rejoint les autres qui, arrêtés au quart de la dune observait les étoiles. Celles-ci, en plein milieu du désert, illuminent deux fois plus qu'ailleurs. Une application du Iphone de Claudio nous aidant à localiser les étoiles et les planètes que nous observions, nous avons pu voir clairement toutes les constellations connues en plus de Vénus, Jupiter et Mercure. Seule absente, la lune qui s'est pointée le nez le lendemain matin seulement.

Suite à cela, nous nous sommes bien installés dans les bivouacs. Dans le nôtre, le français, l'italien et les deux québécois. Puis, nous avons pris un repas où un seul grand plat est servi et tout le monde pige dedans avec leur morceau de pain respectif. Le souper a été suivi d'un petit feu autour duquel les berbères ont joué de la musique et chanté.





Voici un petit aperçu de ce à quoi ressemblent les chants berbères:




Le lendemain matin, retour à la civilisation à dos de dromadaire pendant le lever du soleil


La troisième journée de l'excursion est certainement la plus longue, car c'est le retour à Marrakech. Un gros dix heures de routes à cause des arrêts à chaque deux heures pour les pauses «café-toilette». Quoi qu'il en soit, nous nous sommes rendus. Arrivés à Marrakech vers 20h30, nous avons regagné l'auberge où nous étions en début de semaine. À notre grand étonnement, trois québécois ayant sensiblement notre âge y séjournaient depuis deux jours. Ils partaient eux, le lendemain, pour la même excursion que nous venions de faire.


Essaouira

Le jour suivant nous partions pour Essaouira, une ville située sur la côte Atlantique du Maroc à environ 175 km de Marrakech. Pour y aller, l'autobus était, selon nous, le meilleur moyen. En consultant leur site internet, nous savions que la compagnie CTM faisait le transport pour 65 Dh avec un départ à 12:30. Nous nous sommes donc rendus à la gare routière avec comme plan d'acheter nos billets puis d'aller faire un tour dans la nouvelle ville. Nous n'avions cependant pas encore eu notre leçon de Marrakech. Nous nous sommes fait assaillir de tous les côtés par des gens nous offrant des transports par autobus pour toutes les destinations possibles. Après s'être débarrassé de tous ces solliciteurs, un monsieur plus âgé est venu à nous et nous parlait beaucoup plus calmement et sur un ton amical. Nous l'avons donc écouté pour finalement nous rendre compte qu'il travaillait pour un des hommes qui nous avait assaillis à notre entrée à la gare.

Ils nous ont offert deux places dans l'autobus pour 65 Dh chacune, mais avec un départ immédiat. Nous avons donc accepté pour qu'il ajoute finalement que nous devions payer 10 Dh de plus chacun pour nos bagages. Cela fut fait et il nous amena près de l'autobus où le responsable nous demanda 20 Dh de plus pour le transport de nos bagages. On a eu beau essayer de s'expliquer, il fallait payer encore.

Le trajet a fini par durer quatre heures à cause de tous les arrêts dans les petits villages. C'était assez spécial de voyager dans ce type de transport en commun où, même après le départ, les gens sautent dans l'autobus en mouvement. Les marocains, payant dans l'autobus, donnait 50 Dh et aucune demande ne leur était faite concernant leur bagage. Vive les touristes!

À notre arrivée à Essaouira, il y avait évidemment la horde de marocains qui nous proposaient les hôtels tous moins chers l'un que l'autre. Malheureusement pour eux, nous avions déjà réservé dans une auberge de jeunesse. Les responsables de celle-ci nous ont accueillis avec un thé à la menthe.

Nous sommes donc allés nous promener en ville afin d'explorer la fameuse ville d'Essaouira dont Mick nous avait dit tant de bien. Beaucoup plus petite que Marrakech, la médina d'Essaouira est beaucoup plus tranquille. Moins de boutiques au mètre carré, mais surtout un plus grand respect des touristes. À Essaouira, on ne se sent pas obligé de regarder ailleurs quand on passe devant un commerce. Il ne nous en fallu pas plus pour passer notre première après-midi dans ce coin de pays à se promener en ville et voir les environs.



Le port d'Essaouira et un pêcheur un peu spécial



En fin de journée, nous sommes allés sur le bord de la mer pour le réputé coucher de soleil d'Essaouira.





Les gens que nous avons rencontrés à l'auberge nous avait invité à aller s'acheter de l'alcool pour pouvoir faire la fête avec eux le soir même. Ils nous ont donc indiqué le chemin afin de trouver un endroit où en acheter, chose difficile à faire dans un pays musulman. J'ai donc demandé au vendeur de me donner quelque chose de la place. Il m'a ainsi vendu pour 60 Dh, un 40 oz d'eau de vie faite avec des figues de l'Atlas. Je ne peux pas dire que c'était particulièrement bon, mais les anglophones étaient totalement incapables de le sentir, car ils trouvaient ça trop fort. Quoi qu'il en soit, la soirée fût remplie et très plaisante.


Le lendemain, journée relaxe. En fait, on a fait de la plage une bonne partie de la journée. Si ce n'était du vent qui était assez frais, mais qui nous permettait quand même d'être bien en maillot, il aurait fait très chaud.

Quelques images prises au port en fin de journée. Sur la deuxième, on peut voir l'emplacement où les pêcheurs triaient leur poisson. La quantité de mouettes y était assez impressionnante.



Derrière, on voit les édifices blanchis à la chaux qui sont caractéristiques d'Essaouira



Un peu partout au Maroc, les chiens et les chats sont rois. Ils se promènent en ville et se couchent où ils veulent. On retrouve même des poules qui semblent aussi très domestiques.

On retrouve même des sosies de chien que l'on connait. 
Voici Tommy: même couleur et surtout, même attitude.


Je disais qu'on ne se faisait pas achaler comme à Marrakech, mais il y a une exception qui confirme la règle. Essaouira étant reconnue comme une ville festive où il y a beaucoup de surfer (surtout des jeunes), le haschich est en vente partout. Rien d'officiel, mais tout le monde semble en vendre. Il y a ceux qui t’aborde en te parlant de n'importe quoi avant d'en arriver au haschich, d'autres qui font seulement passer à côté de toi et de chuchote à l'oreille (haschichhhhhhh), mais nos préférés ont définitivement été ceux qui essaient de te vendre leurs «muffins». Ils passent donc partout en ville avec leur plateau en t'offrant des «space cake» qu'ils traduisent en français par «Gâteaux rigolos». Il y en a un, près du port, qui nous en a offert au moins 6-8 fois dans la même journée sans jamais se rappeler de nous.


Après en avoir discuté avec les propriétaires, ceux-ci nous ont dit que, la plupart du temps, si on dit oui, les gens vont nous livrer à la police. Cela leur rapporte de l'argent et ils n'ont pas besoin de dépenser un sous contrairement à un marchand, par exemple, qui doit avoir de l'argent à investir pour acheter sa marchandise avant de la revendre. Il faut donc être très prudent avec ça.

Lors de notre dernière journée à Essaouira, nous sommes allés déjeuner avec nos nouveaux amis de l'auberge. Tracy (Syracuse), Jason (un pêcheur de l'Alaska), James (un traducteur écossais) et Andy (Nouvelle-Zélande, qui fait le tour du monde en vélo) ont été très plaisants à côtoyer. Marco a pu constater que l'anglais appris à l'école était inutile quand on parle à des anglais d'Angleterre (ou d'Écosse) ou à des Néo-Zélandais.


Pour le retour, nous avons opté pour les transports Supratour, une compagnie qui n'utilise pas les gares routières afin d'éviter les solliciteurs comme ceux dont nous avons été victimes à Marrakech. Pour 70 Dh, bagage compris, nous sommes donc revenus dans le gros confort de l'air climatisée et tout cela, en deux heures trente minutes. Nous sommes arrivés en pleine nouvelle ville où nous avons pu voir que les marocains ne sont pas pauvres partout.





Les fameuses photo 180° que Marco a fait toute la semaine.


La police

Et voilà, c'est la fin de notre séjour. Cependant, notre vol est à 6h00 du matin, il faut donc être à l'aéroport à 3h00. Essayer de trouver un taxi à cette heure-là ne nous tentant pas trop, on décide que le meilleur plan est de rester en ville jusqu'à environ minuit et de marcher vers l'aéroport à partir de la médina. On parle ici d'un quatre ou cinq kilomètres. Quelle meilleure façon de tuer le temps que de marcher une heure.

Le chemin n'est pas compliqué, trois rues très droites. On ne peut pas se tromper. On sort donc de la médina et on commence suit notre parcours tout en discutant du voyage. Il s'agit de trois routes passantes donc elles sont très éclairées et on dispose même d'un beau gros trottoir. Il y a cependant une moto un peu bizarre de l'autre côté de la rue avec deux gros gars dessus. Cela a comme effet que la moto n'avance pas vite vite. On en rit un peu, mais les gars nous observent vraiment. On n'en fait pas un plat et on continue.

Il ne nous reste plus qu'à tourner à droite et suivre une longue ligne droite de près de deux kilomètres puis on est arrivés. Il y a juste un petit problème. À l'endroit où l'on doit tourner, on peut distinguer la moto avec les deux hommes de tout à l'heure qui est cachée dans l'ombre d'un arbre. En regardant bien, il y a deux motos donc quatre hommes. On tourne quand même, ce qui nous oblige à passer à moins d'une dizaine de mètres d'eux.

Arriva ce qui devait arriver, deux des hommes quittent leur poste et se dirige vers nous. Rendus tout près, ils coupent le silence: « Arrêtez, Police». Les badges sortis dans une main, l'autre étant sur leur fusil pour être sûr qu'on le voit bien, ils nous questionnent sur l'objectif de notre promenade. Pour résumer, je dirais qu'ils n'étaient pas trop d'accord avec notre manière de penser. Ils nous ont donc sommés de prendre un taxi.

En bons touristes, nous avions tout dépensé ce qui nous restait lors de notre dernier souper afin de ne pas ramener inutilement de monnaie marocaine. C'était logique et les policiers comprenaient cela, mais ils ne voulaient absolument pas que l'on marche la distance restante. Ils ont donc décidé de nous payer eux-mêmes le taxi. Vous auriez dû les voir avec leurs lampes de poche dans la rue en train d'essayer d'arrêter un taxi pour nous.

Nous avons donc fait 2 minutes 30 secondes de taxi vers l'aéroport et avons dû attendre encore plus longtemps, car nous étions arrivés beaucoup plus tôt que prévu. Marco s'est couché sur le plancher pendant que je lisais puis, après avoir passé les contrôles de sécurité le matin venu, ça été à mon tour de dormir de façon très ergonomique.


J'ai pu paraître un peu critique au début envers Marrakech, mais ne pensez pas que je n'ai pas aimé ma visite. J'ai adoré, mais il faut s'attendre à avoir un petit choc au début quand on n'est pas chez soi. Je conseille le Maroc à tout le monde.


ma'as-salama